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III/ Les 3-15 ans face aux chaînes et aux programmes télévisés actuels

1) L'arrivée des pictogrammes

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- L' apparition des pictogrammes

 

Il faut attendre 2002 pour que l'on ait une distinction qui est faite et écrite pour la diffusion des programmes en fonction des pictogrammes déconseillant le visionnage de contenus pour les enfants en fonction de leurs âges. Les pictogrammes deviennent des signaux comportant des indications d'âges. Chaque programme fait l'objet d'un examen spécifique par les chaînes avant la diffusion de ceux-ci mais il n'existe pas de critères prédéfinis et automatiques. E CSA est cependant présent puisqu'il vérifie, après la diffusion que le signal et le choix de l'horaire soient adaptés.Ces signaux sont visibles à l'antenne depuis novembre 2002. Lors de la recommandation du 7 juin 2005, on constate la mise en place de la classification des programmes par catégories et fixe les conditions de programmations, notamment avec des restrictions horaires. Cette classification s'est faite avec les chaînes du câble et du satellite.

 

- Les différentes catégories :

 

La Catégorie I regroupe tous les publics. La Catégorie II regroupe les programmes déconseillés aux moins de 10ans, ce sont des programmes dont certaines scènes peuvent heurter le jeune public. La Catégorie III concerne les programmes déconseillés aux moins de 12ans. Ce qui peut troubler les enfants âgés de moins de 12ans sont les scénarios qui ont recours de façon systématique à la violence physique ou psychologique. La Catégorie IV concerne les programmes déconseillés aux moins de 16ans. Cette catégorie prend en compte les programmes à des violences importantes ou à caractère sexuel, voir érotique. Ces programmes sont susceptibles d'endommager l'épanouissement mental, moral ou même physique des adolescents de moins de 16ans. Ils ne peuvent pas être diffusés avant 22h30. La dernière catégorie est la Catégorie V, déconseillant aux personnes de moins de 18ans des programmes pornographiques ou représentant une violence extrême réversés à un public adulte averti. Ces programmes sont susceptibles de choquer et porter atteinte au bon développement physique, moral et mental. Cependant, ces programmes ne sont pas autorisés à être diffusés sur des chaînes publiques. Ainsi, les programmes déconseillés aux moins de 12ans ne peuvent être diffusés avant 22h, sauf sur les chaînes cinéma. Cependant, à titre exceptionnel, ils peuvent être diffusés après 20h30 en dehors des mardis, vendredis, samedis ou veilles de vacances scolaires.Le pictogramme ”interdit aux moins de 10ans” a connu une modification le 12 décembre 2012. Ce pictogramme, de catégorie II était à l'écran plus ou moins longtemps. Pour les programmes d'une durée inférieure ou égale à 30 minutes, il était à l'écran pendant au moins 5 minutes. Pour les programmes d'une durée supérieure à 30 minutes, comportant plusieurs passages de publicités, le pictogramme était à l'écran au moins 5 minutes et encore 1 minute après chaque passage publicitaire. Pour les programmes d'une durée supérieure à 30 minutes sans passage publicitaire, le pictogramme était visible suiant deux conditions: pendant au minimum 12 minutes au début du programme ou pendant 5 minutes minimum au début de programme ainsi qu'une deuxième fois pendant une minute après les 15 premières minutes.Ce pictogramme a aussi deux façons d'apparaitre à l'écran. Il apparait en bas en bas de l'écran avec une durée minimum d'une minute au début du programme et en plein écran avant le début du programme pendant une durée d'au moins 12 secondes.

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2) Les programmes et chaînes qui leurs sont destinés

Suite à une étude que nous avons menée sur une classe de troisième au collège Jean Jaurès de Damparis nous avons recueilli les résultats suivants :

Les filles semblent regarder plus longtemps la télévision que les garçons, en effet 73% des filles disent regarder plus de 2 heures par jour la télévision dont 21% qui la regarde plus de 3 heures.

Du côté des garçons, 50% regardent la télévision plus de 2 heures par jour dont seul 8% la regarde 3 heures.

La télévision prend donc une part importante dans la vie des enfants et des adolescents qui la regarde en moyenne 2h18 par jour selon une enquête de Planètoscope.

Mais tout est fait pour qu’ils la regardent encore plus souvent, en effet à partir des années 2000 les chaînes diffusant uniquement des programmes jeunesse ne cessent d’augmenter.

 

-L’arrivée de chaînes destinées aux enfants.

 

Pour les enfants de 3 à 7 ans la chaîne la plus regardée en France et en Europe se nomme Tiji. Elle a été créé le 15 décembre 2000 et comptait dès son lancement plus de 1,2 millions d’abonnés. Tiji est une chaîne spécialisée dans l’éveil des enfants, en effet la chaîne se concentre sur trois grands objectifs : l’interaction entre l’enfant et la télévision, le divertissement et le ludo-éducatif, c'est-à-dire l’apprentissage par le jeu.

Logo de Tiji à partir du 13 février 2012

 

blog.shanegraphique.com

 

La chaîne est prête à tout pour attirer un grand nombre de téléspectateurs, en effet elle propose un logo coloré et simple à retenir ce qui lui permet de capter plus facilement l’attention des enfants. Quant à son slogan : « Tiji, et les petits deviennent plus grands » (slogan trouvé sur le site www.toutelatele.com ), il permet d’attirer les enfants qui souhaitent être pris pour des adultes mais il amène aussi les parents à penser que Tiji aura une influence positive sur le développement de l’enfant. En plus de diffuser un grand nombre de dessins animés appréciés par les enfants comme Adibou, Babar ou Charlotte aux fraises, Tiji propose aussi des conseils aux parents pour comprendre leurs enfants et partager les dessins animés avec eux. La chaîne a donc une influence directe sur l’enfant avec les programmes qu’elle diffuse, mais elle exerce aussi une influence indirecte. En effet, en donnant des astuces aux parents en ce qui concerne l’éducation et le développement de l’enfant, elle influence les rapports entre les parents et l’enfants. Aujourd’hui, la chaîne a énormément gagné en popularité et atteint les 3 millions d’abonnés en France.

En plus de se spécialiser dans la diffusion de programmes jeunesse, les chaînes ciblent un âge précis pour satisfaire au mieux les besoins des enfants.

En effet, Tiji est une variante de la chaîne Canal J créée le 23 décembre 1985. Canal J était tout d’abord une chaîne destinée aux enfants de 3 à 14 ans mais à l’approche de Noël 2000 elle se spécialise dans des programmes pour les 7-14 ans et créée Tiji pour les moins de 7 ans. Ainsi la chaîne attire un public plus large et fait la distinction entre les jeunes enfants et les plus grands. Plus tard, le 1er septembre 2004, Canal J inaugure sa toute nouvelle chaîne, Fille TV, cette chaîne diffuse des séries et des émissions uniquement destinées aux filles de 10 à 18 ans. Elle deviendra très populaire puis troquera son nom contre celui de June le 13 octobre 2009. Ce changement de nom s’accompagnera d’un changement de programmation puisque le public visé va s’étendre pour cibler aussi les jeunes adultes. Les chaînes font donc de plus en plus la distinction entre les programmes regardés par les garçons et ceux regardés par les filles.

 

   La télévision jeunesse des années 2000 est aussi marquée par l’apparition progressive des chaînes du groupe Disney-ABC Télévision Group. La plus connue se nomme Disney Channel, sa version française a été créée le 22 mars 1997 mais elle ne prendra réellement de l’ampleur que dans les années 2000. En effet, en 2013 Médiamétrie annonce que Disney Channel serait la chaine thématique la plus regardée, elle possèderait 0,8% de part d’audience et serait regardée par 9 millions de personnes par mois. La chaîne cible un public allant de 7 à 15 ans et diffuse un grand nombre de dessins animés comme « ça bulle ! » , « Phinéas et Pherb » ou encore  « Lou ! ». La chaîne diffuse aussi des séries comme « Austin et Ally », « Liv et Maddie » ou « Violetta » ainsi que des téléfilms qu’elle appelle les Disney Channel Original Movie. Elle est très regardée car elle diffuse des programmes en continu et permet même au téléspectateur, et ce depuis 2002, de regarder la chaîne avec une heure de décalage sur Disney Channel +1, une chaîne de rediffusion. Le Disney-ABC Télévision Group se lance ensuite dans la création d’une chaîne pour les plus petits, Playhouse Disney. La chaîne apparaît le 2 novembre 2002 sur les écrans français. Elle prendra le nom de Disney Junior à partir du 28 mai 2011. Cette chaîne s’adresse essentiellement aux enfants de 3 à 7 ans, il s’agit d’une chaîne d’éveil et de divertissement. Enfin en opposition à la chaîne June de Canal J, le 1er avril 2009 Disney-ABC Télévision Group crée la chaîne Disney XD. Cette chaîne est entièrement destinée aux garçons de 6 à 14 ans, elle diffuse des dessins animés, des films et des séries dont les principales thématiques sont le sport, l’action et l’humour.

 

-Les émissions de diffusion de programmes jeunesse

 

   On constate donc une grande évolution de la télévision dans les années 2000 vis-à-vis des chaînes pour la jeunesse. Mais des programmes pour enfants sont aussi diffusés sur des chaînes qui ne leur sont pas entièrement destinées. En effet, TF1 par exemple crée l’émission « Tfou » le 1er janvier 2007. Elle diffuse des dessins animés pour les enfants de 6h30 à 8h30 en semaine et de 6h30 à 10h20 le dimanche. L’émission trouve plusieurs concurrents, comme les « Zouzous » sur France 5. Une émission qui a débuté le 11 septembre 1999, elle était composée de 3 petites émissions : «  Debout les Zouzous », « midi les Zouzous » et « Bonsoir les Zouzous ». Elles étaient diffusées régulièrement et à des heures aux quelles les enfants n’avaient pas école, la plupart de leurs programmes étaient destinés aux tout petits qui ont entre 2 et 5 ans. L’émission réalise plusieurs records d’audiences qu’elle doit certainement au grand nombre de séries d’animation japonaise, qu’elle est la seule à diffuser. L’émission prendra fin le 18 décembre 2009 puis sera de nouveau diffusée mais uniquement le matin. La chaîne France 3, quant à elle diffuse des dessins animés du studio Warner Bros dans son émission, Bunny Tonic. Elle est présentée par plusieurs personnages de Warner Bros comme Bugs Bunny ou daffy duck, ce qui rend l’émission particulièrement attirante et dynamique pour les enfants.

 

-L’évolution des dessins animés pour enfants

 

   Mais les programmes jeunesse ont aussi beaucoup évolué. Les dessins animés sont de plus en plus nombreux et il y en a pour tous les goûts.

Pour les petites filles, les dessins animés utilisent souvent les thématiques de la beauté, la danse, le chant, la magie ainsi que les rapports amicaux et l’amour. L’un des dessins animés le plus populaire chez les jeunes filles est « Totally Spies ! » diffusé depuis le 3 avril 2002 sur France 3. Il met en scène trois jeunes filles qui mènent une double vie, pour certain se sont d’ordinaires lycéennes et pour d’autre des agents secretes du Whoop dirigé par Jerry. Les personnages ont des personnalités différentes. En effet, Clover est passionnée par la mode, Sam est très intelligente et Alex est sportive. Il est donc plus facile pour les enfants de s’identifier à elles, d’autant plus qu’elles ont toutes des points faibles ce qui les rend plus accessibles. Mais les personnages restent très matures physiquement. Les jeunes filles risquent donc d’associer la beauté à la perfection.

 

   D’autres dessins animés pour filles comme « Charlotte aux fraises » existaient déjà dans les années 80 et ont évolué pour attirer le jeune public des années 2000. Charlotte aux fraises a été diffusé pour la première fois en 1980. Il s’agit des aventures d’une petite fille et de ses amies qui vivent dans un village dont les maisons ressemblent à des gâteaux. Les petites filles ont tout de suite été attirées par cet univers rêvé. Le dessin animé a subi plusieurs évolutions graphiques jusqu’en 2006. En effet, la petite fille un peu ronde des années 80 s’est progressivement transformée en jeune fille au physique presque parfait dont la silhouette s’apparente de plus en plus à celle d’une jeune femme. Les dessins animés pour les petites filles sont aujourd’hui très centrés sur la beauté, le physique et la représentation de la femme. D’une certaine manière ces dessins animés poussent à la consommation. Ils représentent les petites filles comme des jeunes femmes qui se maquillent et qui prennent soin de leur apparence. Les enfants qui regardent ces dessins animés vont tout faire pour ressembler à leur personnage préféré, notamment acheter du maquillage et des bijoux.

Pour les garçons, les dessins animés sont plus axés sur les super-héros, l’action, les combats et le sport.

 

   Plusieurs dessins animés pour garçons mettant en scène des super-héros sont issues de l’adaptation d’un film ou d’une bande dessinée qui était tout d’abord destiné aux adultes. Spiderman par exemple était au départ une bande dessinée, puis un film pour adolescents et adultes, il en va de même pour Batman. C’est pourquoi les dessins animés sont parfois très violents. Même si le bien triomphe toujours sur le mal, les personnages utilisent la violence pour régler leurs conflits. Cela incite donc les enfants à utiliser la violence plutôt que la parole. Un autre dessin animé pour garçon qui a marqué les esprits des enfants qui sont nés dans les années 2000 est « Pokémon ». Ce dessin animé a débuté en 1999, il met en scène un univers totalement différent du nôtre dans lequel des dresseurs élèves des créatures appelés les Pokémons. Il a engendré un grand phénomène de consommation, En effet du fait de sa grande popularité auprès du jeune public, les produits dérivés se sont multipliés et ont eu un grand succès.

 

   Mais les dessins animés ne sont pas tous uniquement un rôle divertissant, certains se veulent éducatif. En effet, les dessins animés comme « Dora, l’exploratrice » crée le 14 août 2000 ont pour objectif d’apprendre une nouvelle langue aux enfants ainsi que d’entrainer leur mémoire. D’autres dessins animés pour les plus grands traitent du fonctionnement du corps humain et de l’éducation à la santé comme « Il était une fois la vie » par exemple qui est diffusé depuis 1987 et encore diffusé aujourd’hui. Les séries d’animation « Il était une fois l’homme » diffusé à partir de 1978 et « il était une fois la terre » qui a débuté en 2008 reprennent les mêmes personnages mais traitent essentiellement de sujets historiques.

Malgré tous ces nouveaux dessins animés, nombreux sont les téléspectateurs nostalgiques des années 90. Ainsi, les dessins animés d’aujourd’hui sont source d’un grand nombre de polémiques.

Dessin animé SheZow, Guy à gauche et sa transformation féminine à droite.

 

Imagespourtoi.com

 Le dessin animé SheZow, diffusé sur la chaîne Gulli par exemple a suscité beaucoup de débats. Il met en scène Guy, un garçon de 12 ans qui a la faculté de se transformer en super-héroïne grâce à une bague magique. En effet, la bague transforme Guy en justicier féminin lorsqu’il la porte. Or le dessin animé devient très vite la cible de polémiques car les parents y voient une éloge de la théorie du genre. Ils vont même jusqu’à signer une pétition dans laquelle on peut voir écrit : « Je trouve dangereux l'idée de mettre dans la tête de nos enfants qu'un petit garçon doive se travestir pour devenir un super-héros ! » (http://tvmag.lefigaro.fr/). La pétition reçoit près de 200 signatures, et la fondatrice de celle-ci demande la déprogrammation de SheZow car selon elle le dessin animé est inadapté aux enfants. Mais le programme ne sera pas retiré de l’antenne car d’après Obie Scott Wade, le créateur de SheZow le dessin animé ne diffusait aucun message politique. Il s’agissait uniquement d’une animation comique axée sur le sens des responsabilités.

A droite Mérida avant la transformation par Walt Disney, à gauche Mérida après transformation.

 

http://radiodisneyclub.fr/

   D’autres dessins animés ont eux aussi fait l’objet de polémiques, comme celle de la représentation de la femme dans les dessins animés. Rebelle par exemple est un dessin animé de Walt Disney qui a engendré de nombreux conflits. En effet, Mérida, l’héroïne de Rebelle semble avoir changé d’apparence au cour du temps. Beaucoup de téléspectateurs s’opposent à la modification du personnage qui leur paraît trop mature physiquement pour son âge. De plus ils critiquent la transformation du personnage en une princesse Disney au physique parfait. Ces critiques ont été matérialisées par la création d’une pétition nommée "Dites non au relooking de Mérida, gardons l'héroïne du film Rebelle" qui recueilli plus de 45 000 signatures. D’après les signataires, la transformation de Mérida est une sorte de trahison, la princesse qui auparavant se démarquait des autres par son allure enfantine et ses cheveux en bataille est banalisée.

 

-Les séries destinées aux enfants

 

   On voit aussi se développer dans les années 2000 de nombreuses séries pour les enfants. L’une des principales chaînes de diffusion des séries pour enfant est Disney Channel. À partir de la préadolescence c’est-à-dire entre 11 et 13 ans, l’enfant est dans une phase d’apprentissage des normes et des valeurs, et la télévision peut jouer un rôle très important dans sa socialisation. En effet, ces séries s’inspirent du mode de vie de la société dans laquelle elles ont été créés. Les enfants qui regardent des séries américaines vont intérioriser le mode de vie de cette société. Par exemple, l’enfant peut s’approprier le style vestimentaire, le langage et le comportement des américains.

La plupart des séries pour enfant ont comme rôle principal plusieurs adolescents. Ceux-ci influencent facilement le comportement de l’enfant qui souhaite leur ressembler. Il est cependant important que celui-ci prenne conscience que la majorité de ces personnages sont irréalistes et inatteignables. Ils sont souvent dans l’extrême et l’exagération, par exemple un personnage qui se veut intelligent sera le plus intelligent de sa classe. Il en va de même pour le physique, les personnages sont souvent extrêmement minces pour les filles et fortement musclés pour les garçons. Face à toutes ces représentations de l’adolescent idéal, il est facile pour l’enfant de perdre confiance en lui et de ne pas se sentir à la hauteur.

 

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3) Les programmes tout public

 

-La télé-réalité

 

   Les enfants et les adolescents sont aussi exposés aux programmes tout public, certains d’entre eux ne sont pas forcément bénéfiques pour leur éducation ou leur développement. En effet, les émissions de télé-réalité par exemple, sont considérées comme des programmes tout public. Loft story est identifié comme étant la première émission de télé-réalité française, elle a débuté en avril 2001. Le principe de l’émission était plutôt simple, 11 célibataires vivaient dans le même loft et étaient filmés en continu. A partir de ce moment, les émissions de téléréalité se sont multipliées et pour cause Loft story eut un franc succès. Mais la télé-réalité est réputée pour avoir une mauvaise influence sur les enfants et s’inscrit généralement dans un principe de voyeurisme. Au départ, la télé-réalité diffusait des témoignages de personnes ayant des problèmes ou des difficultés de l’ordre de la vie privée. Mais elle a évolué et se concentre aujourd’hui beaucoup plus sur le divertissement en mettant en scène des personnes qui évoluent dans un milieu où se mêlent vie privée et compétition. Ce genre d’émission attise la curiosité du téléspectateur notamment des enfants et des adolescents, d’autant plus qu’il est souvent particulièrement impliqué dans l’émission car il arrive régulièrement qu’on lui demande de choisir le candidat qui doit être éliminé. Ils ont donc le pouvoir de décider qui va ou non continuer l’aventure. Tandis que certains enfants s’identifient à des super-héros, les enfants qui regardent ces émissions risquent de prendre pour modèle les participants. Les candidats de ces émissions sont souvent déshumanisés, leurs émotions sont exagérées et ils sont prêts à tout pour atteindre leurs objectifs même au détriment d’autrui. Les enfants qui regardent régulièrement ce genre d’émission risquent d’adopter un comportement moins respectueux envers les individus. Ils pourraient même faire le lien entre sa vie et celle des candidats et ainsi être amené à penser que tout lui est permis. De plus, la téléréalité est souvent diffusée en fin de journée ou en début de soirée lorsque les enfants rentrent de l’école. Les enfants risquent donc de favoriser la télévision au détriment de leurs études.

 

​-La diversité des programmes tout public


 

   Les enfants ont des besoins et des envies différentes. En effet le sondage réalisé au collège de Damparis montre que les garçons semblent, durant l’enfance plus attirés par les programmes sportifs tandis que les filles sont, quant à elles plus attirées par la fiction. Comme on le voit sur les résultats suivants :

Les garçons et les filles ont souvent des centres d’intérêt différents durant l’enfance, et la télévision s’adapte de plus en plus aux envies des téléspectateurs grâce à la diversité des émissions. Les enfants qui cherchent encore leur personnalité sont facilement influencés par les émissions télévisées. En effet il existe de plus en plus d’émissions différentes : les émissions de cuisine avec « Dans la peau d’un chef » crée en 2013 qui permet d’apprendre de nouvelles recettes de cuisine tout en se divertissant, les émissions d’automobile comme « Top Gear » destinés aux passionnés d’automobile, les reportages avec « Enquête d’action » diffusé depuis 2005. Les chaînes à thématiques qui sont souvent tout public permettent à l’enfant de trouver un centre d’intérêt qui lui est propre.

Cela lui permet de s’identifier à un groupe d’individus partageant les mêmes centres d’intérêt que lui. De plus, il existe une multitude de programmes, c’est pourquoi il est important que l’enfant sache faire les bons choix.

Les émissions tout public n’ont pas toutes un impact négatif sur les enfants, en effet il existe aussi des émissions de culture qui permettent aux enfants et aux adolescents d’en apprendre plus sur le monde et de découvrir de nouvelles civilisations. Il y a aussi des chaînes dédiées aux informations comme BFM TV, qui permettent aux adolescents de comprendre le monde. Il faut tout de même faire attention à ce que les enfants ne regardent pas trop jeunes les informations afin qu’ils ne soient pas choqués par ce qu’ils voient, et qu’ils n’aient pas peur du monde qui les entourent.

 

 -Les fictions tout public

 

   Les enfants sont aussi amenés à regarder des films à la télévision, c’est aux parents de faire attention à ce que leur enfant regarde et d’adapter leur vigilance en fonction de sa sensibilité car, certains films tout public peuvent tout de même choquer les enfants.

Dans le domaine du tout public, les préadolescents et les adolescents, constituent une grande partie du public des séries télévisées. Il est important de faire la distinction entre les séries qui leurs sont directement destinées dont nous avons traité précédemment et celles qui sont tout public. Les séries télévisées sont en grande majorité américaines. De ce fait, ces séries véhiculent systématiquement les valeurs propres aux américains. Le rêve américain, de l’anglais « American Dream » est l’idéologie la plus représentée dans ces séries. En effet, d’après les américains, la réussite est entièrement due au travail et à la détermination de chacun. De ces séries télévisées émanent une vision individualiste de la société. Il s’agit d’une tendance des individus à s’affirmer indépendamment des autres privilégiant ainsi les libertés individuelles, et l’autonomie morale.

Les séries américaines inculquent au jeune public le style de vie américain aussi appelé le « Way of Life » en anglais, il s’agit des valeurs américaines c'est-à-dire la vie, la liberté et la recherche du bonheur. En effet, ce public cherche encore une personnalité qui lui correspond et de ce fait est vulnérable face à l’influence des séries.

A l’adolescence, les enfants se concentrent sur les séries télévisées dramatiques. Or ces séries ne transmettent pas systématiquement une influence positive aux jeunes. En effet, beaucoup d’entre elles abordent des thématiques telles que la sexualité que ce soit visuelle ou verbale. Malheureusement, ces séries font que très peu allusion à des rapports protégés. Les adolescents qui les regardent risquent inconsciemment de prendre exemple sur ces personnages. Notamment les adolescents qui n’ont pas l’occasion de parler de ces rapports avec un adulte et qui utiliseront la télévision comme unique source de renseignements. La vie des adolescents dans les séries se rapproche de tout ce dont peut rêver un adolescent. En effet, ils font régulièrement la fête, consomment de l’alcool et de la drogue à outrance sans même qu’il y ait de conséquences. De plus leurs parents sont très peu présents et ils vont rarement à l’école. En résumé, leur vie ne ressemble en rien à celle d’un adolescent ordinaire. Malheureusement même si les adolescents savent que ces personnages ne sont pas réels, ils font souvent tout pour leur ressembler sans même s’en rendre compte.

 

   Les fictions regardées par la jeunesse véhiculent souvent des stéréotypes sur la sexualité.

En effet, la virginité est représentée dans les séries comme anormale dès la préadolescence. Ainsi, la précocité sexuelle est mise en avant et valorisée. Le libertinage y est aussi prépondérant.

Les fictions télévisées surestiment la fréquence des rapports sexuels des adolescents, les incitant ainsi à pratiquer régulièrement ce genre de rapports.

 

On constate aussi le développement d’un phénomène sexiste émanant des fictions télévisées, en ce qui concerne le premier rapport sexuel. Effectivement, les jeunes filles ayant des rapports précoces sont déshonorées et rejetées tandis qu’un garçon, lui, sera valorisé et apprécié.

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4) Les programmes qui ne leurs sont normalement pas accessibles

 Malgré l’installation du contrôle des programmes par le système de pictogrammes, les enfants sont nombreux à ne pas respecter les signalétiques. En effet, nous avons demandé aux élèves de troisièmes du collège de Damparis s’ils regardaient ou non les programmes qui leur étaient destinés et en voici les résultats :

32% des filles et 37% des garçons regardent uniquement des programmes qui ne leurs sont pas destinés.

Les enfants et les adolescents regardent donc en grande partie des programmes qu’ils ne sont pas censés regarder, notamment les programmes avec une signalétique qui ne correspond pas à leur âge. En effet, les signalétiques sur les programmes qui sont trop violents ou qui contiennent des scènes à caractère sexuelle susceptibles de choquer les enfants trop jeunes pour les supporter semblent attiser leur curiosité. Certains enfants regardent ces programmes pour prouver à leurs parents qu’ils ont grandis même s’ils ne peuvent pas les supporter émotionnellement.

 

   Malheureusement, les conséquences de l’exposition d’un enfant à des programmes contenants des scènes violentes, alors qu’il est encore trop jeune pour les supporter, peuvent s’avérer plus ou moins graves. En effet, cela peut amener l’enfant à :

 

   Avoir des cauchemars, les enfants qui ont souvent encore du mal à faire la différence entre fiction et réalité ont tendance à penser que tout ce qu’ils voient est réel. Le visionnage de programmes violents, dans lesquels la mort est souvent présente peut traumatiser l’enfant qui même dans son sommeil, ne parvient pas à oublier cette scène. Ce qui l’amène donc à faire des cauchemars. Ce genre de traumatisme peut être plus important qu’on le croit et rester présent même à l’âge adulte.

 

   Avoir des troubles du comportement. Par exemple, il est fréquent que des enfants ayant visionné des programmes violents aient un comportement violent ou agressif avec leurs camarades. En effet certains programmes traitent du thème de la violence de façon comique. Ils ne montrent pas les conséquences liées à la violence et insistent donc indirectement l’enfant à reproduire cette violence. On voit de plus en plus un phénomène de violence se développer dans les écoles primaires et les collèges. Malheureusement si ce comportement n’est pas corrigé très rapidement, l’enfant risque de devenir un adulte très violent. Le film « Scary Movie » par exemple est un film qui lie l’horreur au comique.


   

   Être plus craintif, les émissions ou séries qui montrent des personnes se faire agressées, harcelées, ou même assassinées montre une vision négative du monde qui nous entoure. Cela peut être vu comme une prévention, mais cela peut aussi amener les enfants et les jeunes à avoir peur du monde et des personnes qui les entourent sans raison. Les enfants peuvent même aller jusqu’à développer une phobie sociale, auquel cas ils risquent de se renfermer sur eux-mêmes et rester dans leur chambre par peur du monde extérieur.

 

   Lorsque les enfants regardent des programmes qui leurs sont déconseillés, ils risquent de visionner régulièrement des scènes à caractère sexuel. Or il s’agit souvent de relations sexuelles entre adultes parfois pornographiques. De plus les risques liés à ces rapports comme les maladies ou les grossesses non désirées sont peu abordés.

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