TPE: Comment les rapports entre les programmes télévisés et les 3-15 ans ont-ils évolués depuis la création de la télévision ?
II/ Evolution des programmes destinés aux 3-15 ans
1) Les programmes destinés aux enfants des débuts de la télévision aux années 70
A la suite de la diffusion de la première émission télévisée prenant en compte les enfants et les adolescents dans leur programme, des programmes entièrement destinés jeunesses apparaissent sur nos écrans.
A cette époque il était impossible de visionner des dessins animés Walt Disney ailleurs que dans une salle de cinéma, mais en 1961 Pierre Tchernia créer l’Ami public numéro un.
L’ami public numéro un, est une émission destinée à la jeunesse. Elle a commencé le 5 novembre 1961 et s’est terminée en 1978. Elle diffusait des extraits de dessins animés Walt Disney. C’était une façon de faire connaître l’univers magique des Walt Disney aux enfants. L’émission était constituée de 4 épisodes d’une heure par ans, le premier traitait du réalisateur Walt Disney, la seconde de la musique et la troisième des animaux. Elle était très attendue par les enfants car ils n’avaient pas souvent accès aux œuvres de Walt Disney. D’après le site internet filmsdanimation.unblog.fr Cela aurait même été « l’émission préférée des enfants ».
Bonne nuit les petits
ina.fr
Le 10 décembre 1962 débute la série de marionnettes Bonne nuit les petits, réalisée par Claude Laydu. La série est composée d’épisodes de 5 minutes durant lesquels, un ours en peluche nommé « nounours » descendait d’un nuage afin de rendre visite à deux enfants, Nicolas et Pimprenelle. Il leur lisait une histoire ou se renseignait sur les soucis rencontrés par les enfants dans la journée. Le marchand de sable lance ensuite une poignée de sable magique sur les enfants endormis avant d’expliquer la morale de l’épisode. L’émission est destinée aux jeunes enfants, à partir de 2 ans. Par le fait, les épisodes étaient courts et facilement accessibles. Ils finissaient toujours sur une note positive, permettant ainsi aux enfants de finir la journée paisiblement. L’émission était diffusée avant le journal du soir pour signaler aux enfants qu’il était temps d’aller se coucher et de laisser la télévision aux parents. En effet, le visionnage de l’un de ces épisodes tous les soirs permet à l’enfant d’instaurer un rituel et des repères pour se sentir en sécurité avant de s’endormir. C’était donc, une façon de remplacer l’histoire lue habituellement par les parents, pour endormir l’enfant. La série eu un grand succès auprès des jeunes enfants puisque c’était l’un des seuls programmes qui leur était réellement destiné. Par le fait, beaucoup d’entre nous se rappellent très bien de la phrase finale de chaque épisode prononcé par nounours : « Bonne nuit les petits, faites de beaux rêves !».
Après les premières diffusions de Bonne nuit les petits plusieurs autres séries destinées aux enfants commencent à s’installer comme par exemple la célèbre série animée Le manège enchanté.
Le manège enchanté
nova-cinema.org
Cette série crée par Serge Danot en 1964 eu un très grand succès auprès des enfants, en effet elle a été diffusée sur plus de 100 chaînes télévisées et il y eu plus de 750 épisodes de 5 minutes. La série met en scène des personnages aux caractéristiques différentes. Margote est une petite fille qui s’amuse sur le manège du père pivoine. Son ami Zébulon peut la transporter au pays du bois-joli grâce à la formule « Tournicoti tounicoton ». Elle y retrouve plusieurs amis dont Pollux, le chien qui a marqué la série avec son accent britannique très prononcé.
En 1967 la série de marionnettes rencontre tellement de succès qu’elle commence à produire des produits dérivés. Si la série a un tel succès c’est certainement parce qu’elle fait voyager les enfants dans un monde qu’ils ne connaissent pas, elle sort du quotidien. De plus les personnages ont tous un style qu’il leur est propre et qu’on n’a jamais rencontré auparavant.
Pour les plus grands, les séries américaines arrivent sur le petit écran, en effet l’une des premières séries américaines destinée à la jeunesse diffusé à la télévision française est Flipper le dauphin.
Flipper le dauphin
cine-sanctuary.com
Flipper le dauphin a été crée par Ricou Browning et Jack Cowden. La série a été diffusé pour la première fois en France le 13 novembre 1966 sur la deuxième chaine de l’ORTF. Flipper est un dauphin apprivoisé par Bud un des enfants de la famille Ricks dont le père tient un parc aquatique. Flipper est le sauveteur des nageurs en danger, c’est l’un des premiers héros de la télévision française, il est donc très apprécié et connaît un franc succès auprès des enfants.
Si les années 60 marquent le début des programmes jeunesse, il faudra tout de même attendre les années 70 pour constater une multiplication de ces programmes.
2) Les programmes destinés aux 3-15 ans des années 70 aux années 2000
- L'âge d'or des programmes jeunesse
Photographie de l’émission l’île aux enfants
casimirland.com
L'île aux enfants est une émission qui a été diffusé sur différentes chaînes. Elle a été diffusée pour la première fois le 16 septembre 1974 au 3 janvier 1975 sur la 3ème chaîne de l’Office de Radio Télévision Française. Elle a été ensuite diffusée sur FR3 de janvier à février 1975 et pour finir, sur TF1 du 17 février 1975 au 30 juin 1982 chaque soir à 18h. Cette émission était prévue pour durer 20 minutes avec 13 minutes de Sésame Street (destinés aux enfants) et 4 minutes d’un documentaire animalier. Cependant, du temps d’émission reste à utiliser, et c’est Yves Brunier, qui entouré de quelques personnes crée le personnage de Casimir et l’île aux enfants. Dès la rentrée de 1976, L’île aux enfants ne diffuse plus de séquences de Sésame Street, ou appelé plutôt Bonjour Sésame au profit de productions 100% française, formant ainsi un programme complet de 20 minutes. Christophe Izard met fin à l’aventure en créant Village dans les Nuages en septembre 1982 pour faire face au succès de Recré A2 qui débute dès 1979. L’émission Village dans les Nuages reprend une partie des comédiens de L’île aux enfants.
A partir du 8 janvier 1975 au 10 février 1982, une émission française pour la jeunesse est diffusée tous les mercredis après-midis à partir de 13h30 en direct sur TF1 pendant 5h30. Cette émission s’appelle Les Visiteurs du mercredi. Cette émission est aussi crée par Christophe Izard, qui est le directeur des programmes jeunesse de TF1 à la demande de Jean-Louis Guillaud, PDG de la chaîne qui souhaite consacrer une après-midi aux enfants n'ayant pas d'école cette après-midi là. Les Visiteurs du mercredi devait être une émission contenant des dessins animés et des séries, devait être divertissante, éducative avec des séquences sur le sport, les animaux, l'actualité, les variétés et même le bricolage. L'émission était tournée entièrement en direct dans le studio 3, à l'adresse 15 rue Cognacq Jay.
Elle était divisée en trois partie; une interdite pour les enfants de plus de 10ans, une appelée le club des 10-15ans et une dernière appelée La Parade des dessins animés. La rubrique interdit aux plus de 10ans ouvrait l'émission qui était consacrée au enfants de 6 à 10ans, était animée par Soizic Come, qui recevait un invité et était entouré d'enfants. On remarquait la présence de Jaques Trémolin pour les histoires d'animaux, ou encore Garcimore ou Gilles Arthur pour la magie. Ensuite, venait différentes émissions très connues encore aujourd'hui comme Scoubidou, le Festival du dessin animé avec Capitaine Caverne, Les Fous du volant ou même Les Barbapapa.
Pour le club des 10-15, cette rubrique était animée par Patrick Sabatier et ensuite par Marc Menant. Des séquences étaient proposées en début de programme avec les marionnettes Brok et Chnok.
Pour terminer, La Parade des dessins animés était consacrée aux dessins animés des studios Hanna-Barbera débarquant avec une grande quantité de héros comme par exemple Scoubidou, Samson et Goliath, Hong Kong Fou Fou ou encore Bugs Bunny ou Caliméro.
Tous ces exemples nous montrent clairement que la chaîne TF1 est la première chaîne a crée un programme entièrement destiné à la jeunesse. Mais elle n’est pas seulement destinée à cette dernière. Elle se spécifie en les classant par âge et par évolution psychologique pour satisfaire au mieux leurs envies et attentes.
Avec l’émission Récré A2 diffusée sur Antenne2, Dorothée et son équipe d’animateurs débarquent sur la chaîne. Cette émission a été diffusée à partir du 3 juillet 1978 jusqu’au 29 juin 1988. Dorothée est entouré d’intervenants réguliers tels que Gérard Majax, Gaston Cassez, ou encore Jacqueline Joubert qui est la réalisatrice de cette émission, première speakerine de la télévision et responsable du département jeunesse d’Antenne 2. Mais Dorothée est déjà apparue sur les écrans avec « Dorothée et ses amis » en 1977. Récré A2 était conçu à la base pour ne durer que le temps d’un été mais un programme fit tout basculer : Goldorak. Ce programme marqua l’arrivée des mangas dans la diffusion d’émissions pour la jeunesse. Pourtant, Goldorak n’est pas le premier manga a avoir été diffusé. En effet, un court-métrage d’animation japonais a été diffusé pour la première fois en 1972 à la télévision française. Le dessin animé était en noir et blanc et s’intitulait «Le Roi Léo ». C’est de ce court-métrage qu’est né le célèbre « Le Roi Lion », œuvre de Walt Disney.
Goldorak a été une révolution dans les émissions proposées à la jeunesse. Peu après la découverte de ce robot de 30 mètres de haut, deux mille lettres de fans arrivèrent chaque semaine à Antenne 2. Les enfants, alors âgés de 7 à 14ans étaient de vrais fans. Certains épisodes atteignaient même de record d’audience, en particulier le mercredi après-midi, moment où ils n’avaient pas école. Goldorak et son allié Actarus, ne rêvant que d’amour et de paix et pourtant implacable lors de combats ont fait la une du journal Paris Match et vont aussi être présents sur un calendrier proposé par la Poste.
Photographie représentant Goldorak et Actarus
go-goldorak.skyrock.com
-L’arrivée de la culture japonaise en France
La culture japonaise s’est progressivement installée dans les habitudes des enfants et s’est accentuée avec l’arrivée progressive de nouveaux mangas. Les Chevaliers du Ciel ont suivi ce programme, ainsi que Candy ou Albator. En effet, les mangas sont arrivés en masse car ils portaient le nom de dessins animés et les productions françaises ne se sont pas méfiées réellement du contenu de ces dernières. Des images violentes ou choquantes se sont ainsi retrouvées diffusées au jeune public et retirés par la suite. Les mangas japonais sont destinés à l'ensemble de la population, adultes compris. Tandis que la France, elle, ne les destinent qu'à un jeune public, donc des enfants. Des mangas comme Ken le Survivant ou Cobra space aventure mettent en scène des combats très violents, des femmes presque entièrement nues, du sang et certains mangas étaient même considérées comme érotique. En constatant cela, les parents de jeunes enfants n'ont plus voulu les laisser seuls regarder la télévision ou n'ont même plus voulus qu'ils regardent la télévision, de peur de trouver des images choquantes et de changer la vision du monde de l'enfant. En effet, lorsqu'un enfant regarde un programme ou une émission à la télévision de façon régulière, il peut avoir envie de reproduire les mêmes actions que leur héros préféré, ayant ainsi des conséquences très péjoratives sur la croissance et l’évolution psychologique de l'enfant. Mais, certaines analyses parues dans la dernière émission du Club Dorothée surD8 vendredi 15 janvier 2016 peuvent être parfois incluses. Un des journalistes nous expliquait que, en dehors des scènes violentes, le personnage Ken de Ken le Survivant était en fait très sensible, comme les autres êtres humains et que ses blessures étaient celles du cœur, dues à des relations amoureuses qui se sont mal passées et terminées. C'est souvent les parents qui refusent que leurs enfants voient ce genre de mangas. Dans la même émission, certains journalistes disaient que lorsqu''ils étaient enfants et qu'ils regardaient ce genre de mangas, ils arrivaient à faire la différence entre fiction et vie réelle et l'explosion de personnages le faisait rire. Mais il est important de rappeler que d'autres enfants ont été choqués par ce genre d'émissions.
Malgré tout, les mangas plaisent beaucoup aux enfants, car ils ont un style totalement différent des dessins animés qu’ils ont l’habitude de regarder. En effet les dessins sont typiquement japonais et il y en a pour tous les goûts, des mangas d’aventures et de combats appelés « shônen » pour les garçons et d’autres mettant en scène la vie quotidienne et des histoires d’amour nommés « shôjo » pour les filles. Mais certains mangas restent mal compris par les enfants car ils ne leurs sont normalement pas destinés, de ce fait certaines métaphores sont prisent au premier degré. Les mangas diffusés ont donc très rapidement été analysés par des psychologues qui avaient une liberté totale sur la censure de la violence, ou de la sexualité.
- Le club Dorothée
En septembre 1987, l’animatrice de récrée A2, Dorothée, se dirige vers TF1 pour créer le programme qui à marquer un grand nombre d’enfants, le Club Dorothée. Il s’agit d’une émission française destinée à la jeunesse qui a été diffusée du 2 septembre 1987 au 30 août 1997 sur TF1. L’émission était animée par 5 animateurs : Dorothée, Jacky, Ariane Carletti, François Corbier et Patrick Simpson-Jones. L’émission diffusait des sitcoms, des dessins animés, des programmes éducatifs et réalisait des jeux et des concours.
Dans un premier temps, il existait trois émissions bien distinctes, Dorothée matin diffusée diffusé le mercredi matin, le club Dorothée diffusé le mercredi après-midi et enfin Dorothée dimanche, de quoi occuper régulièrement les enfants. Puis tous ces programmes ont été regroupés en une seule émission appelée CD ou Club Dorothée. Mais les débuts de l’émission ont été très difficiles, en effet la plupart des dessins animés qu’elle diffusait étaient déjà diffusés dans la récré A2 comme Candy, Goldorak ou les Bisounours par exemple. Mais c’est le rachat et la diffusion de dessins animés comme dragon Ball Z, Les chevaliers du zodiaque ou l’école des champions qui n’avaient jamais été vus auparavant qui changea la donne, notamment les mangas japonais. Suite à la concurrence trop importante du club Dorothée ce fut la fin de récré A2.
Au fil du temps, Dorothée devient de plus en plus populaire auprès des enfants, elle réalise même des records d’audience avec 6 millions de téléspectateurs. Le club Dorothée prend aussi de plus en plus d’ampleur, et son temps de diffusion ne cesse de s’allonger pour atteindre les 40 heures par semaines. Le club Dorothée est très apprécié des enfants car il diffuse leurs dessins animés préférés mais il va plus loin que ça, en effet les enfants se sentent considérés comme des adultes grâce à l’émission. Ils font partis d’une réelle communauté puisque qu’ils pouvaient acheter la carte du club et ainsi posséder certains avantages comme celui de voir son nom s’afficher dans le générique lors de son anniversaire. Le fait que le nom de l’enfant s’affiche dans le générique, lui donne l’impression de passer à la télévision, d’être célèbre et il se sent important. De plus, le club Dorothée réalisait des jeux ou des concours pour faire patienter l’enfant entre les diffusions. La plupart de ces jeux demandaient la participation des spectateurs. Grâce à cela, l’enfant pouvait par exemple appeler le standard de l’émission et choisir quel animateur devait se recevoir une tarte à la crème. Il se sent donc vraiment important et pris en compte dans le programme, il est même au cœur du programme.
TVSD « faut-il brûler Dorothée »
Ségolène Royale « Le ras-le-bol des bébés zappeurs
Le club Dorothée n’eut pas que du succès puisqu’il fut aussi la cible de nombreuses polémiques. En effet, la une du magazine VSD : « Faut-il brûler Dorothée ? » a choqué un grand nombre d’enfant qui ne la comprirent pas. Ou encore le livre de Ségolène Royale « Le ras-le-bol des bébés zappeurs ». Ces deux documents critiquaient principalement le temps que les enfants passaient devant la télévision mais aussi la diffusion excessive de dessins animés japonais qualifiés de « médiocres ».
Les adultes avaient de plus en plus une mauvaise image du club Dorothée. En effet, beaucoup d’entre eux pensaient qu’il abrutissait les enfants. Des parodies dénonçant l’exagération du club Dorothée sont nées, par exemple : « le club des ratés ». Le club Dorothée répond discrètement à ces provocations sans que les enfants ne s’en rendent compte, par exemple lors d’un épisode de l’émission on remarque un des exemplaires du livre de Ségolène Royale dans une poubelle.
-L'apparition des sitcoms
Des programmes plus destinés aux adolescents apparaissent, ce sont les sitcoms. Ce sont des comédies qui utilisent principalement l'humour de situation en s'inspirant de faits de la vie quotidienne. Madame est servie, de son vrai nom américain Who's the Boss ? Est une sitcom diffusée en janvier 1978 sur Antenne 2. Elle a ensuite été reprise par M6 à partir de 1988. Cette série est composée de huit saisons avec 184 épisodes durant environ 24 minutes. Ce sitcom marque l'arrivée de ce genre dans la télévision française. Par la suite, des concepts venus du reste du monde arrivent dans la télévision française. Effectivement, Fifi Brindacier est une série germano-suédoise, de son vrai nom Pippi Långstrump a été diffusée partir du début des années 70 et a été rediffusée en 2005 sur la chaîne Ma Planète et ensuite en 2012 sur Boing France. Débarque par la suite une série familiale connue par toutes les générations jusqu'à nos jours: La Patite Maison dans la prairie. Cette série est arrivée à partir du 18 décembre 1976 sur TF1 et a ensuite été rediffusée sur Teva, M6 et même depuis le 19 aout 2013 sur 6ter. Cette série est d'origine américain et a pour vrai nom Little House on the prairie puis Little House : A New Beginnin. Suite à cette série, on note l'arrivée de Heidi, qui est d'origine suisse-allemande et débarque dès décembre 1978 sur Antenne 2, le dimanche après-midi. Cette émission a ensuite été rediffusée en 1982 et en 1984 sur Antenne 2 dans l'émission Récré A2. Ce programme est très important dans les programmes diffusés à la jeunesse. C'est l'histoire d'une jeune fille vivant avec son grand-père dans la montagne en accord la nature. Les programmes destinés aux enfants n'étaient pas concernés par cette thématique. Cette série a donc eu une influence positive sur les enfants. A partir de l'année 81, deux séries sont diffusées dans l'émission Récré A2 sur Antenne 2. Zora la rousse, de son vrai nom Die Rote Zora und Ihre Bande est une série d'origine germano-yougoslavo-suisse diffusée dès le 9 janvier. Et c'est à partir du 25 décembre de la même année qu'arrive Silas en France. C'est une série qui est d'origine allemande. Tous ces précédents exemples nous montrent bien que les séries ne sont pas seulement française, mais bien internationales, et ce, dès les années 1970. C'est en 1991 que débarque Helen et les garçons, qui est une série française. C'est à ce moment que l'on constate que les jeunes passent de plus en plus de temps devant la télévision. Vient ensuite Friends, qui est une série américaine diffusée entre 1994 et 2004 sur la chaine NBC et a été diffusée ensuite en France à partir du 16 septembre 1996 sur la chaîne Canal Jimmy en version originale sous-titrée et a été diffusée en version doublée française le 25 juin 1997 sur France2. Cette série est connue par un grand nombre de personnes encore aujourd'hui car quelques épisodes ont été diffusés sur D8 du 2 septembre 2013 jusqu'à la rentrée 2015. Le synopsis est simple, avec pour lieu de rassemblement un café et des personnages jeunes, vivant sans leurs parents dans des appartements voisins. Ils sont indépendants et leur vie est nettement plus dynamique que le quotidien des adolescents qui regardent la série. C'est pour cette raison qu'une majorité d'adolescents peuvent s'y comparer et rêver d'avoir la même vie que leurs personnages préférés. La série a d'ailleurs tout de suite connue un succès et est devenue un phénomène mondial.
3) La création des organismes de contrôle
Suite à la multiplication des séries, des programmes et des émissions destinées à la jeunesse, quelques excès ont été constatés. En effet, certains programmes pouvaient choqués les enfants âgés d'environ 8ans et plaire tout à fait à des adolescents âgés de 15ans. Pourtant, en France, une loi est votée le 30 septembre 1986, stipulant que ”la communication audiovisuelle est libre”. Cela écarte ainsi toute notion de contrôle avant la diffusion de programmes. De plus, la censure des programmes télévisés n'existe pas en France. Cependant, tout n'est pas permis puisque le CSA peut utiliser son pouvoir de sanction administrative, s'exerçant après avertissement si besoin est.
En 1989, le CSA a recommandé une attention particulière aux chaînes diffusant des programmes pour la jeunesse. Les émissions érotiques ou incitant à la violence ne devaient plus être diffusées entre 6h et 22h30. Cette recommandation s'est faite le 5 mai et le CSA a été mis en place la même année. Lors de cette recommandation, le CSA demandait de ne pas diffuser de programmes interdits au moins de 16ans avant 22h30. Cependant, Certaines chaines peuvent obtenir des dérogations en raison de leur ancienneté avec la date du visa d'exploitation.
Mais c'est en 1996 que l'on a la mise en place d'un système commun de classification des programmes, appelé signalétique jeunesse. C'est le CSA, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui l'a mis en place. Ce système a connu un changement en 2002 pour que les indications d'âges soient faites de façon explicite.
Ces signaux sont appliqués sur certains programmes pour que les enfants susceptibles d'être choqués par des contenus trop violents ou à caractère sexuel ne soient pas déstabilisés dans leur développement moral, physique ou agissent de façon déraisonnée. Toutefois, ces indications ne censurent pas les programmes. Les enfants ne réagissent pas tous de la même façon face à la violence. Certains enfants ne vont pas forcément être choqués, tandis que d'autres vont connaitre des troubles. Les conséquences des troubles peuvent être la volonté de la part de l'enfant d'allumer une veilleuse pour dormir alors qu’il ne le faisait pas, le fait de faire pipi au lit alors qu'il avait arrêté ou même des problèmes d'alimentation. Cependant, les parents ont tendance à oublier que les images qui leurs paraissent anodines ne le sont pas forcément pour leurs enfants. Ils doivent donc se mettre un peu à la place de leurs enfants, réfléchir à la façon dont ils perçoivent les différentes situations et pouvoir les aider. Il revient aussi aux parents de juger de l'impact positif ou négatif de contenus sur leurs enfants tout en tenant compte de l'âge. Par exemple, un enfant de 9ans pourra supporter des contenus qui sont interdits aux enfants de 10ans et à contrario, un enfant âgé de 12ans peut très bien ne pas être en mesure morale de supporter les mêmes contenus déconseillés aux enfants de moins de 10ans.